Mais où était la mairie de la commune de La Villette ?

– J'ai appris qu'avant, la mairie était dans l'immeuble des pompiers, au 2 quai de l'Oise.
– Tu crois... les portes semblent avoir été construites pour en faire une caserne des pompiers.
Aussitôt rentré, aussitôt plongé dans l'excellent ouvrage La Villette de Lucien LAMBEAU, l'un des tomes de l'Histoire des Communes annexées à Paris en 1859. Bonne pioche !
Voici des extraits nous renseignant sur les pérégrinations de cette mairie ; malgré la simplification des faits, c'est un peu long, mais l'histoire n'est pas simple. J'ai gardé les majuscules du texte d'origine même si, pour nous aujourd'hui, elles paraissent parfois inappropriées.


Il nous faut parler ici des locaux occupés jadis par l'ancienne Mairie de la commune de la Villette.
En 1790, lors de la formation des Municipalités, les réunions administratives et édilitaires avaient lieu dans la maison du Maire.
En 1808, la Mairie de la Villette est indiquée comme située Grande-Rue, n° 25. Cette Grande-Rue est aujourd'hui la rue [depuis 1994 c'est une avenue mais l'édition date de 1926] de Flandre.
En 1829, une indication disant que la maison de la Villette servant de mairie était située au centre de la Grande-Rue de la commune, c'est-à-dire de la rue de Flandre.

[Pour augmenter sa largeur, le côté impair de la rue de Flandre a été complètement détruit, cette photo ne sert qu'à montrer l'endroit du 25]
En 1832, dans la séance du Conseil municipal du 8 mai, le maire signale que, de toutes les communes de son importance, la Villette est la seule ne possédant pas d'hôtel de ville. L'inconvénient, dit-il, est de restreindre le choix des maires au petit nombre de personnes "qui veulent et peuvent offrir un local aux bureaux". Il annonce donc qu'une maison en bon état de réparations est à vendre, qui pourrait convenir à cet effet, située quai de l'Oise, n° 2.



En 1837. Disons, d'ailleurs, que les bureaux municipaux ne furent installés dans la nouvelle mairie que dans la séance extraordinaire du 2 septembre, par le maire, M. Sommier. Une note indique qu'antérieurement, ces bureaux se trouvaient dans les domiciles particuliers de chaque maire, mais qu'il y avait un local spécial dans la localité pour les réunions du Conseil municipal [mais sans adresse].
En 1845. Les travaux d'aménagement de l'immeuble, d'ailleurs, ne s'accomplissent que fort lentement, et voici une délibération du Conseil municipal, du 5 août 1845, relative à l'appropriation des locaux pour recevoir les pompes à incendie, les réunions des mariages, la Caisse d'épargne, les conseils de discipline, les élections, etc.
En 1850. On peut penser, néanmoins, que la Maison Commune et ses aménagements ne représentaient pas une bien grande solidité ni une longue garantie de durée puisque, dans une délibération du 23 août 1850, on lit que le mauvais état du bâtiment servant alors d’hôtel de ville nécessite la translation la plus prompte des bureaux dans un autre local. La dite Mairie devant, d’ailleurs, être démolie pour le pavage du quai de l’Oise à son débouché sur la rue de Bordeaux. La même délibération disait, en outre, que la situation financière de la commune ne permettait pas de construire un édifice spécial à destination d’hôtel de ville. Le Conseil municipal décidait alors qu’il y avait lieu d’acquérir pour l’approprier à usage de mairie, la propriété de M. Sommier, sise à la Villette, rue de Bordeaux, n° 13. [...] Cette nouvelle Mairie était située rue de Bordeaux, aujourd'hui rue de Crimée, au n° 160.


En 1860. La Mairie du XIXe arrondissement de Paris y eut son siège après l’annexion de la Villette à la capitale, en 1860, et jusqu'en 1876, date de l’édification de la Mairie du nouvel arrondissement parisien, place Armand-Carrel et avenue Laumière.
Voilà, cher Bernard, ce que notre petite conversation m'a fait découvrir !

Commentaires